top of page
Rechercher

Médecine esthétique : une nouvelle voie pour les médecins généralistes

  • Photo du rédacteur: Jérémie Abensour
    Jérémie Abensour
  • 25 août
  • 5 min de lecture

ree

La médecine générale traverse une crise profonde. Surcharge administrative, consultations chronométrées, manque de reconnaissance… Beaucoup de praticiens expriment un désenchantement grandissant. À l’inverse, la médecine esthétique attire de plus en plus de généralistes en quête de liberté, d’épanouissement et d’une meilleure valorisation de leur expertise.

Depuis janvier 2025, le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) a rendu obligatoire le diplôme inter-universitaire (DIU) de médecine esthétique, d’une durée de deux ans. Cette formation officielle marque un tournant : l’activité est désormais reconnue et structurée. Pour les médecins généralistes, c’est une opportunité unique de diversifier leur exercice et de redonner un nouveau souffle à leur carrière.



De la médecine générale à l’esthétique : un changement de paradigme


En médecine générale, la consultation est rémunérée 30 € et s’accompagne d’un lourd poids administratif. En médecine esthétique, une injection de botox se facture en moyenne 300 €, avec une liberté tarifaire totale. Cette différence illustre bien l’attrait économique de la spécialité. Mais au-delà des revenus, ce qui séduit de nombreux praticiens, c’est la possibilité de retrouver une relation patient centrée sur le bien-être, la satisfaction et la confiance.

La pratique esthétique offre aussi des conditions de travail plus souples : des actes programmés, rarement urgents, des horaires aménageables, une charge mentale allégée. Pour certains médecins, c’est la promesse d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, sans renoncer à une pratique médicale exigeante et gratifiante.



Des modes d’exercice variés


Un médecin qui souhaite se lancer en esthétique dispose de plusieurs options.


  • La création d’un cabinet offre une liberté totale, mais demande des investissements lourds et une montée en puissance progressive.

  • Le rachat d’un cabinet existant permet de bénéficier immédiatement d’une patientèle, mais implique un coût important et le risque d’une perte partielle de cette patientèle attachée au praticien précédent.

  • La collaboration libérale, souvent choisie en début de carrière, donne l’opportunité de se former auprès d’un confrère expérimenté tout en gardant son indépendance.

  • Enfin, certains choisissent de travailler dans un plateau technique équipé, moyennant une redevance proportionnelle à leur chiffre d’affaires.


Le choix de la structure juridique est également stratégique. Si l’entreprise individuelle reste possible (micro-BNC ou BNC), la création d’une société comme une SELAS ou une SELARL permet souvent d’optimiser fiscalité et charges sociales, tout en donnant davantage de souplesse pour piloter sa rémunération.



Un secteur porté par la demande des patients


Les soins esthétiques connaissent une croissance soutenue, portée par l’évolution sociétale et les innovations technologiques. Les patients recherchent des traitements non invasifs, personnalisés, aux résultats visibles et rapides.


Les techniques se sont multipliées et démocratisées :


  • Injections de botox ou d’acide hyaluronique pour atténuer les rides.

  • Épilation définitive au laser, devenue incontournable.

  • Cryolipolyse, qui détruit les cellules graisseuses par le froid.

  • Soins cutanés (peeling, hydrafacial, photorajeunissement, mésothérapie).

  • Radiofréquence pour retendre la peau.

  • Greffes capillaires et détatouages.


Ces actes se facturent de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros et constituent la principale source de chiffre d’affaires des cabinets esthétiques.



Des investissements lourds mais nécessaires


La réussite d’un projet esthétique repose sur un équilibre entre le chiffre d’affaires attendu et les investissements indispensables.


L’ouverture d’un cabinet nécessite en moyenne :

  • Des locaux adaptés et souvent à rénover (≈ 10 000 € du m²).

  • Un mobilier haut de gamme, attendu par une patientèle exigeante (un fauteuil spécialisé peut coûter 15 000 €).

  • Des équipements coûteux : un laser d’épilation ou de détatouage ≈ 80 000 €, une cryolipolyse ≈ 70 000 €, un hydrafacial ≈ 12 500 €.

  • Des logiciels spécialisés pour la gestion des rendez-vous et du suivi patient (≈ 5 000 €/an).


À cela s’ajoutent des charges récurrentes : consommables (seringues, gants, applicateurs), entretien, salaires éventuels (secrétaire, assistante ≈ 2 500 €/mois).


La plupart des praticiens recourent au crédit-bail pour financer leur matériel et lisser la dépense, afin de rester compétitifs face aux évolutions technologiques rapides.



Les spécificités fiscales et sociales à ne pas négliger


La médecine esthétique a ses propres règles fiscales et sociales. Contrairement aux actes de médecine générale, la majorité des actes esthétiques sont soumis à la TVA. Seuls ceux à finalité thérapeutique, pris en charge par l’Assurance Maladie ou reconnus par la HAS, en sont exonérés.

La gestion est d’autant plus complexe que de nombreux praticiens combinent médecine générale (exonérée) et esthétique (soumise), devenant ainsi redevables partiels. Cela implique un suivi rigoureux, le calcul de coefficients de déduction et parfois la tenue de deux comptes bancaires distincts.


Côté charges sociales, les revenus issus de l’esthétique sont considérés comme honoraires non conventionnés : ils n’ouvrent donc pas droit aux prises en charge CPAM dont bénéficient les médecins de secteur 1. Résultat : une hausse sensible des cotisations personnelles, à anticiper dès la mise en place du projet.



Le CANVA : une checklist avant de se lancer


Avant d’ouvrir un cabinet, chaque médecin doit se poser une série de questions stratégiques :


  • Quelle offre de soins proposer et à quelle patientèle ?

  • Comment se différencier de la concurrence locale ?

  • Quel chiffre d’affaires attendre selon les actes pratiqués et les horaires envisagés ?

  • Quels moyens techniques prévoir (locaux, équipements, aménagements) ?

  • Quels moyens humains mobiliser (secrétaire, assistante) ?

  • Quel financement mettre en place (apport, capital, emprunt, différé de remboursement) ?


Cette démarche structurée permet de bâtir un business plan réaliste et solide, en évitant les écueils d’un projet mal calibré.



L’accompagnement expert : un atout décisif


Dans un secteur en pleine expansion mais soumis à une forte régulation, l’expert-comptable spécialisé est un partenaire indispensable. Il aide le praticien à :


  • choisir la meilleure structure juridique,

  • sécuriser la gestion de la TVA,

  • optimiser sa rémunération,

  • planifier ses investissements,

  • piloter ses marges et sa rentabilité via des tableaux de bord,

  • anticiper ses cotisations sociales.


En conjuguant expertise technique et compréhension du secteur, l’expert-comptable devient un véritable copilote stratégique, garantissant la pérennité et la croissance de l’activité.


En conclusion, la médecine esthétique représente pour les médecins généralistes une formidable opportunité de diversification et de reconversion. Elle offre plus de liberté, une meilleure qualité de vie et des perspectives économiques attractives. Mais c’est aussi une discipline exigeante, qui requiert des investissements lourds, une parfaite maîtrise de ses contraintes fiscales et sociales, et un accompagnement spécialisé pour transformer un projet en réussite durable.


Le cabinet JMA Expertise, expert-comptable à Paris spécialisé dans les professions de santé, accompagne au quotidien les médecins généralistes, médecins spécialistes, chirurgiens, kinésithérapeutes, dentistes, sages-femmes, pharmaciens et cliniques vétérinaires dans la gestion et le développement de leur activité. En tant qu’expert-comptable dédié aux professions de santé, nous vous aidons à optimiser votre fiscalité, sécuriser vos obligations sociales, piloter vos indicateurs financiers et préparer l’avenir de votre cabinet médical, paramédical, dentaire, pharmaceutique ou vétérinaire. Grâce à notre expertise, JMA Expertise transforme la comptabilité des professions de santé en un véritable outil stratégique au service de la performance et de la croissance.


 
 
 

Commentaires


Contact

JMA EXPERTISE

24, rue Voltaire 92300, Levallois-Perret

E-Mail : contact@jmaexpertise.fr

Tél : 09 74 97 06 48 / 09 74 98 68 07

  • White LinkedIn Icon
  • White Facebook Icon

Merci pour votre envoi !

© Tous droits réservés 2020 JMA Expertise. 

bottom of page